Dans cette page vous trouverez les portraits de celles et ceux qui font de Clamart-Pétanque ce qu'il est aujourd'hui
A tout seigneur tout honneur
En quelques lignes vous allez découvrir la vie de Max, notre Doyen, le plus ancien licencié de Clamart-Pétanque
La vie exceptionnelle de Maximilien VERODA, dit MAX, le doyen de Clamart Pétanque
Max est né en mai 1929 à Diamant en Martinique. Fils d’un officier de l’Armée Française, c’est vers elle qu’il se tourne tout naturellement dès la fin de ses études. Il entre à Saint-Cyr et au bout de 2 ans de formation, il file en Indochine en qualité de lieutenant, où la France est engagée dans un conflit, qui ne prendra fin qu’après la bataille de Dien Bien Phu. Malgré le « cessez-le-feu » que le Viet-Minh ne respecte pas, la lutte armée continue.
Max, qui a vu nombre de camarades de combat tués près de lui, est fait prisonnier, torturé et condamné à mort. Quelques heures à peine avant son exécution devant le peloton, il est sauvé par un officier Viet-Minh, qu’il avait épargné quelques temps auparavant.
Il retrouve les troupes françaises ainsi que son poste à la tête d’une compagnie de commandos parachutistes, et termine son séjour puis est envoyé en Algérie où la guerre n’a pas encore pris l’ampleur qu’on va lui connaître.
En désaccord avec sa hiérarchie, notamment sur la façon de traiter « l’ennemi », il quitte l’armée et entre, en 1958, comme ingénieur, responsable des services techniques de la Radio (à l’époque la TSF) puis à la RTF devenue par la suite notre célèbre Télé. Il y restera jusqu’en 1987.
Il se marie en 1960 et aura 5 enfants avec son épouse qui partage toujours sa vie, rue du Plessis Piquet à Clamart.
Mais la pétanque dans tout ça ? Nous y voilà !!!
En 1963, il prend sa première licence, à Clamart bien sûr. Il y a un petit chalet situé à la place de l’actuel magasin "Sephora ", sur la Place de la Mairie.
En 1970, il achète un ancien presbytère en Seine-et-Marne, comme maison secondaire.
Près de cette demeure, il y a un terrain et un club de lyonnaise. Il y joue, mais surtout, fait acte de candidature, sans s’en rendre compte, en remplissant un imprimé qu’il ne lit pas très précisément, au Comité Directeur National de la Boule Lyonnaise.
A son grand étonnement, il est élu, en deviendra même vice-président ; il ne quittera ses fonctions qu’en 2009. Entre temps, il devient arbitre jusqu’au niveau international. Cela ne l’empêche pas de continuer la pétanque à la section du CSM Clamart et il cumule avec la présidence de la section Lyonnaise, qu’il assumera jusqu’en 1970, et partage ses week-ends entre arbitrage et concours.
Max a connu la grande époque des concours clamartois qui regroupaient jusqu’à 200 doublettes ou triplettes. Les joueuses et joueurs envahissaient le stade et sa piste, les allées, et les abords du nouveau chalet, alors implanté au pied de la butte.
La lyonnaise, pour sa part, dispose de 8 terrains situés sur les actuels vestiaires du stade Hunebelle.
A la construction de ces derniers, la lyonnaise est envoyée à l’ombre de l’église Saint-François de Sales, au bord de la D906, actuelle avenue du Général de Gaulle, et l’activité disparait inexorablement.
A l’inauguration du nouveau chalet du stade en 2010, Max est toujours présent, tout comme en novembre 2019 pour celle des installations sur lesquelles nous sommes actuellement. Lors de la dernière Fête du Souvenir, qui était aussi le jour de son 93ème anniversaire, nous avons eu l’honneur de sa visite, et Max a été applaudi chaleureusement.
Max ne vient que rarement au club, le lieu n’est pas pratique pour lui et il est éloigné de son domicile, mais à chaque fois, il revoit avec autant d’enthousiasme les fidèles adhérents aux tempes blanches et aux rides marquées, en leur rappelant qu’il les a tous vu arriver.
Max a des tonnes de souvenirs autour du jeu de boules : il se rappelle d’anecdotes et de parties mémorables. Quand il faut faire le tri et en sélectionner une, il raconte cette partie où, s’apprêtant à tirer la boule de la gagne, il sent quelque chose de dur dans son dos et la personne qui est au bout du pistolet lui intime l’ordre de manquer. Ceinture noire de judo, Max reste calme, fait une clé au bras de l’assaillant qui se retrouve à terre, neutralisé.
Max se remet dans le rond, tire, la boule part et la partie est gagnée.
Depuis ce jour, ceux de la communauté des gens du voyage dont faisait partie le trouble-fête, ne manqueront jamais de venir le saluer très respectueusement.
La vie de Max pourrait faire l’objet d’un livre de 800 pages tellement elle est riche et originale, mais il est d’une modestie qui n’a d’égale que sa gentillesse lui qui a risqué mille fois sa vie pour la Mère Patrie, qui a toujours refusé toutes les décorations, y compris la Légion d’Honneur dernièrement, au prétexte qu’on l’attribue à n’importe quel joueur de football.
C’est tout lui, Max, notre Max, notre doyen, un exemple pour nous tous.
Eu égard pour sa riche carrière de bouliste, celle de dirigeant engagé, Max occupe le poste de Directeur Technique au sein du Conseil d'Administration, pour lequel il est réélu tous les ans depuis des lustres. Nous avons une reconnaissance sans borne pour lui qui est resté fidèle à Clamart Pétanque depuis 1963 totalisant à ce jour, 59 ans de présence.
Bravo Max, BRAVO, BRAVISSIMO. Et comme il a l'habitude de dire : " Va piano, per que qui va piano, va sano , qui va sano, va lontano".
Max à la dernière fête du souvenir, le 26 mai dernier jour de son anniversaire
LA SAGA RAPITEAU
Ou l’aventure d’une famille qui marque la pétanque de son empreinte
Quand vous entendez la voix du speaker annoncer qu’il ne reste que 5 minutes pour vous inscrire au concours, et que vous apercevez la silhouette de Philippe RAPITEAU qui salue chacun de ses futurs adversaires, et qu’en plus il est associé à Fabienne, son épouse, ou à Pierrot dit « LA VOLAILLE » et de leur compère TONI, vous avez perdu une partie de vos illusions de « RAPPORTER LA COUPE A LA MAISON » et vous vous dîtes que tôt ou tard dans la journée, vous aurez cette équipe sur votre route. Et cela fait des années que ça dure, mais il faut commencer par le début….
Fernand RAPITEAU, le père, et toute la famille passent une partie de l’été dans la maison située au cœur du Périgord Noir depuis 1850, et qui leur vient de Marcelle la maman. Fernand joue à la pétanque. Tout naturellement, le petit Philippe suit son papa, et dès l’adolescence il participe aux concours locaux. Celui de Périgueux, un national très prisé, le fera même pleurer car de méchants adultes, jaloux de son insolente adresse de gamin, tentent de le décourager et lui font les pires misères.
Après les vacances, pendant ces années 70, de retour à Fontenay-aux-Roses où ils résident, les boules continuent à faire partie du quotidien : Fernand est licencié à Chatillon où il traîne Philippe chez ALBERT, autre grande figure de la pétanque. Près du logement familial, il y a un square, occupé de nos jours par le dépôt RATP. Philippe va y lancer ses boules à l’ombre du monument aux morts toujours en place de nos jours. Mais il est déjà très adroit et les parents craignent que le bruit, provoqué par l’intrépide adolescent, ne gêne le voisinage. Il faudra trouver un autre lieu d’entrainement…
La pétanque devient pour Philippe une vraie passion. Il ne néglige pas pour autant son métier de carrossier pour lequel il excelle, et au grand dam de son patron, après quelques années de bons et loyaux services, il entre à EDF-GDF. Dans cette entreprise nationale, il participera longtemps aux différents championnats jusqu’au plus haut niveau, puisqu’en 1995 et en 2009, il est sacré Champion de France du C.C.A.S, en compagnie de Dominique BOULLAY et de Denis CAMPOS, ses compères de toutes les parties « électriques ».
En 1995 alors qu’il habite à Meudon, il croise le chemin de Fabienne, qui va devenir son épouse quelques années plus tard. Ils ont des enfants chacun de leur côté. Elle joue à la pétanque en famille pendant les vacances comme tout un chacun. Mais l’amour va se charger de lui en enseigner les bases, Philippe, toujours investi dans sa passion des boules, s’occupe de parfaire sa technique, avec la réussite que l’on connaît. En homme honnête et droit, Philippe a averti Fabienne, dès leurs premières rencontres, que les boules étaient sa passion et qu’il y consacrait tout son temps libre.
Dès le début, Fabienne a rejoint Philippe au sein du CSM Clamart et nous avons le plaisir et le grand bonheur de les avoir toujours portant nos couleurs.
Dès lors, tous les deux associés, ils vont former une doublette mixte redoutable et redoutée.
Déjà Philippe s’est forgé un beau palmarès, dans les grands championnats inter-entreprises, en FFPJP à la pétanque et aussi au jeu provençal.
De cette époque à nos jours Philippe, en compagnie de Roger KOENIG, Michel LECHOPIER, Emile CASTELLE, Noël CHARLIER, ou plus récemment avec Gérard MILLET, Pascal CHARREYRE et Pierre NICOLAS, participe à d’innombrables concours, sur les terrains d’Ile-de-France mais aussi d’ailleurs. Il gagne souvent. Les qualifications pour les Championnats de France s’additionnent et la réputation de l’homme va en grandissant. Bienveillant avec tous, respectueux à l’extrême des adversaires et des règles de jeu, il fait l’unanimité et quand Philippe mesure un point litigieux, vous ne trouverez aucune personne qui mettra en doute son contrôle.
Fabienne devenue, à partir de 2010, Madame RAPITEAU, après une cérémonie à la mairie de Saint-Cloud et une fête mémorable au chalet à Hunebelle, rassemblant tout ce que le club a de licenciés et de très nombreux invités, n’est pas en reste.
Associée à Marie-Hélène HERNANDEZ ou à Martine LECHOPIER, elle truste les victoires, les coupes et les fanions. On peut dire que Philippe, le champion, a été également un excellent pédagogue.
Quand ils jouent en mixte, ils sont tout autant redoutables.
En 2009, ils sont champions du 92 et vont défendre leurs chances à Aurillac aux « France ». En 2016 à Melun, ils sont en finale d’un concours marathon qui comptait pas moins de 459 équipes !!!
Et la saga continue avec la troisième génération puisque nous comptons parmi nos licenciés, Bryan, le petit-fils de Fabienne arrivé parmi nous à l’âge de 14 ans. Après sa sixième année de présence, Bryan est fidèle à l’Hebdo ainsi qu’aux fêtes organisées au club. Il le sera peut-être un peu moins puisqu’il vient de décrocher un emploi de professeur des écoles tout dernièrement : bravo !
L’été en famille, il rejoint les ainés et joue de belles parties dans la joie et la bonne humeur. Tous les matins, les concours de la plage au Cap d’Agde où les RAPITEAU ont leurs habitudes estivales, les après-midi pour courir les concours locaux entre pétanqueurs et souvent cela se termine très tard dans la nuit du Roussillon. La journée, à l’heure de l’apéro, il écoute les récits de Papi Philippe et surtout ceux de Mamie Fabienne, intarissable sur leurs exploits passés, lointains ou proches.
Bryan est admiratif de l’harmonie de Fabienne et de Philippe, de leur partage de la passion des boules devenue commune ; il est très fier d’eux.
Quand on demande à Philippe, à la retraite depuis 2016, et Fabienne, depuis 2020, ce qu’ils retiennent à ce jour de leur vie de joueuse et joueur de boules, ils parlent de voyages, de découvertes de jolis coins de l’Hexagone, de terrains et de clubs nombreux qu’ils connaissent désormais, de rencontres avec de belles personnes, des gens merveilleux dont beaucoup sont restés leurs amis fidèles. Pas de victoire plus marquante qu’une autre, pas de défaite non plus.
Les nombreuses belles places et accessits au fil du temps les comblent, en toute simplicité et en toute modestie.
Que peut-on ajouter à cela ? Rien si ce n’est notre joie et notre plaisir de les côtoyer au quotidien, de les avoir tous les trois à Clamart-Pétanque comme moteurs et exemples, de continuer à les respecter et de remercier Fernand d’avoir poussé, dans les années 70, la porte de notre club.
Photo de gauche debout à gauche : Fernand avec des anciens. Photo du centre Champions CCAS 2009. Photo de droite Bryan à 5 mois, le journal l'Equipe sous le bras qui titrait "UNE EQUIPE DE REVE" , c'est ce qui est relaté dans cette page.